Cultiver l'écologie dans les bibliothèques

En plus de leur mission de mise à disposition de livres, les bibliothèques sont des agents majeurs de l’éducation permanente. Elles garantissent les droits à l’éducation et à la culture à tous les citoyens et citoyennes. Ce sont des institutions mouvantes, dont les fonctions n’ont de limites que leur histoire. Et devant les défis posés par les altérations du climat, leurs missions pourraient évoluer et participer au renforcement d’une conscience écocitoyenne.

Mais pourquoi s’attarder à réfléchir à ce que peuvent faire les bibliothèques pour l’écologie alors qu’elles pourraient être considérées comme fondamentalement respectueuses de l’environnement? Leur organisation repose en effet sur le prêt: un système qui multiplie la vie des livres et qui compense de ce fait leur bilan carbone. Un bilan carbone par publication qui a pourtant été estimé à 1,8 kg de CO2 par les auteurs et autrices de l’essai Engager les bibliothèques dans la transition écologique paru le mois dernier. Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité impose, à ce secteur aussi, de se redéfinir entièrement au regard de sa soutenabilité écologique. Pour ancrer la transition écologique dans le concret, cet essai tente de mobiliser les compétences des acteurs du terrain, il les invite à s’approprier la question et à mettre en place une série de mesures à l’aide de propositions et d’exemples.

Loin de signifier l’entrée dans une période de sécheresse culturelle, la nécessité historique qu’est le changement climatique offre l’opportunité aux bibliothèques de se repenser totalement, autant sur le plan de leur structure d’accueil que sur celui de leur responsabilité éducative. Des projets passionnants fleurissent, telle la plantothèque de Jette qui rapatrie du vivant dans la ville et les foyers. Cicéron n’écrivait-il pas il y a des siècles à un ami: «Si tu possèdes une bibliothèque et un jardin, tu as tout ce qu'il te faut»? Comment allons-nous faire pour les conserver tous deux?